Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien. Du matin au soir, du professionnel au privé, ils nous accompagnent et nous influencent. Instagram est le troisième réseau social préféré des Français, juste après WhatsApp et Facebook (1). Pour la génération Z, c’est LA plateforme coup de cœur. Son ami quotidien qu’elle consulte et qu’elle utilise jusqu’à trois heures quotidiennement. Mais quels sont les facteurs qui nous poussent à tant l’aimer ?
Initialement Instagram est créée pour être une plateforme visuelle valorisant des photos d’art, de style et de culture. Elle ne devait donc pas être axée sur l’individu. Ce réseau social a pris une autre tournure au fur et à mesure des usages. Tout y est : des recettes de cuisine à la vie des influenceuses, en passant par le culte du corps, sans oublier des conseils beauté. Instagram nous propose un contenu sans limite, renouvelable à l’infini pour notre plus grand plaisir !
Instagram, le réseau social du paraître
On compte, en 2021, plus d’1 milliard d’utilisateurs mensuels sur ce réseau social. On remarque une consommation différentes en fonction de la tranche d’âge des utilisateurs. D’après Robert Capa, il existe différentes générations : X, Y et Z (2).
Instagram est de loin l’application la plus appréciée par la génération Z grâce à ses nombreuses fonctionnalités conviviales et ludiques. On parle ici généralement des personnes nées entre 1996 et 2010 pour qui les réseaux sociaux font partie de leur quotidien. Des posts classiques aux stories en passant par les IGTV (vidéos d’une minute) ou les Réels (vidéos de 30 secondes à 1 minute), partager du contenu sur Instagram est devenu un jeu d’enfant. C’est également devenue le terrain de jeu préféré des influenceurs et influenceuses qui peuvent gagner leur vie grâce à leurs interactions avec leur audience.
De nombreux dictâtes et stéréotypes de la beauté sont constamment mis en avant. Les personnes populaires apparaissent toujours sous leurs meilleurs jours. En effet, un nombre conséquent de postes montre un physique parfait, des vêtements à la mode et un style de vie enviable. Ces différents éléments font de ce réseau social une source de stress et de mal-être pour certaines personnes ne rentrant pas dans les normes visuelles « instagramables ». Des corps à la limite du réel, très souvent retouchés sans que cela soit mentionné. Cela influencent la nouvelle génération sur les critères et les normes pour être considéré comme une « belle personne ». De plus, Instagram accueille des utilisateurs constamment connectés qui dévoilent leur vie dans les moindres détails. Généralement pour tenter de créer une grande communauté, d’avoir le plus d’abonnés possible, le plus beau « feed » et surtout de devenir un influenceur (connu et reconnu auprès d’un large public cible).
Des chiffres alarmants
Tout le monde est au courant, les réseaux sociaux peuvent avoir un côté néfaste sur notre santé mentale. Il existe de nombreuses études qui ont pour objectifs de comprendre et analyser leurs impacts. La dernière en date nous vient des chercheurs de Menio Park, publiée dans le Wall Street Journal en septembre 2021(3). Les chercheurs affirment que « 32 % des adolescentes interrogées déclarent que leurs complexes étaient amplifiés par la plateforme ». Encore plus alarmant que ce chiffre, c’est le fait que les dirigeants et équipes de l’application en ont pleinement conscience !
Nous apprenons également que « Les adolescentes imputent à Instagram la hausse de leurs troubles anxieux et dépressifs.». 13 % des jeunes utilisatrices britanniques et 6 % des Américaines font un lien entre leur envies suicidaires et l’application. Cela est notamment relié au phénomène de comparaison sociale très présent sur ce réseau.
Des solutions pour une plateforme moins néfastes
Les dirigeants de la plateforme ont pour objectif de créer un Instagram pour les moins de 13 ans. Cela permettrait aux jeunes d’avoir un contenu adapté à leur âge sans risquer de tomber sur des posts traumatisants ou déplacés pour eux. Cette idée est toujours en cours de réflexion. Elle nous invite à nous demander si cela fonctionnera réellement et si le contenu sera similaire à celui de la plateforme actuelle. Officialiser l’accès à Instagram à une communauté âgée de moins de 13 ans est la porte ouverte à une addiction des réseaux sociaux de plus en plus jeune.
Afin de répondre aux nombreuses accusations, la société tente d’améliorer sa plateforme pour lutter contre les différents effets néfastes. Il est depuis peu impossible de voir le nombre de « likes » sur la photo de quelqu’un afin de limiter le stress déclenché par cette course à la validation. Lors qu’un contenu est jugé sensible par le modérateur de l’application, Instagram la cache automatiquement. C’est au consommateur de la débloquer s’il souhaite voir son contenu. Des efforts qui, on l’espère, permettront de limiter les impacts négatifs sur la santé mentale.
Instagram et la génération X et Y
La génération X est majoritairement représentée par les personnes nées entre 1965 et 1980. La Y regroupe la population entre 1980 et 1995. Bien que tout aussi actifs, ces utilisateurs ont un mode de consommation différent de celui de la génération Z.
D’après les recherches de l’entreprise Nielsen, c’est la population X qui est la plus connectée avec 40 minutes de plus sur les réseaux sociaux.
Concernant les Y, ils sont 63 % (4) à se connecter chaque jour sur les réseaux sociaux et délaissent de plus en plus les médias traditionnels comme la télévison ou la radio.
Sur instagram(5), on retrouve 29 % de cette génération et seulement 8 % de la X. Cela s’explique car ces personnes sont davantage actives sur Facebook (60 % des Y et 38 % des X). En effet, le réseau de l’image est moins au goût de ce public qui préfère se faire plus discret et échanger sans avoir besoin de publier une photo. Le type de contenu consommé concerne surtout les marques, les célébrités ou les proches de l’utilisateur. On remarque donc que les générations X et Y sont moins friandes des publications axées sur le physique ou sur la vie des influenceurs. De ce fait, l’impact sur la santé de cette partie de la population est moins alarmant car Instagram reste une plateforme d’information et non pas de comparaison.
Instagram et les professionnels
Au fil des années, Instagram a su se faire une place dans le milieu professionnel. En effet, plus de 25 millions de personnes en activité utilisent ce réseau pour communiquer(6). Il est intéressant de savoir que 71 % des entreprises possèdent un compte. Leur objectif est double : développer et fidéliser leur clientèle en produisant un contenu attractif qui valorise leur marque, produits et services. De plus, Instagram est un outil pratique puisqu’il existe différent KPI. Ils permettent de pouvoir analyser les retombées d’une stratégie de contenu mais également de pouvoir connaître davantage ses cibles. 80 % des entreprises affirment que le taux d’engagement est l’unité de mesure la plus importante de la platerforme.
Les sociétés publient en moyenne 2,5 posts par semaine sur leur(s) compte(s). Elles peuvent communiquer via des publications sponsorisées pour mettre en avant un produit ou toucher une cible plus large. Plus de 2 millions d’entreprises utilisent cette option. Il est intéressant d’apprendre que la portée potentielle d’Instagram est de 849,3 millions d’utilisateurs. Une possibilité d’être un vrai booster de notoriété pour les entreprises.
Nous remarquons que toutes les générations utilisent ce réseau social. C’est pourquoi chacun y trouve sa cible et son audience facilement. Un vrai outil de communication à ne pas négliger.
Concernant l’impact de ce réseau sur la santé des professionnels, tout dépend des missions du salarié ou de l’indépendant ainsi que de son utilisation des réseaux sociaux. Les métiers de « community manager » et « social media manager » sont les premiers touchés par les risques psychosociaux et plus particulièrement les effets néfastes de l’hyperconnection.
Des instagrameurs solidaires
L’utilisation d’Instagram génère également des bienfaits et le réseau tente d’évoluer avec la société. En effet, très populaire, il est l’un des meilleurs outils pour réunir des communautés et donner la parole sur des sujets importants. De nombreux mouvements sont nés grâce à la plateforme, permettant aux utilisateurs d’échanger et de s’instruire. Je pense notamment aux mouvements #MeToo qui donnent la parole aux personnes ayant vécu toutes sortes d’agressions sexuelles. Quant au mouvement #BLV (Black Lives Matter) créé en 2013 par la communauté afro-américaine, il a pour mission de lutter contre le racisme systémique envers les noirs.
Instagram tend de plus en plus à proposer un contenu bienveillant visant à dédramatiser les complexes. On retrouve de nombreux mouvements qui permettent de montrer la réalité des corps et sa diversité. Par exemple le #bodypositive ou le #belleaunaturel.
Tous ces mouvements ont pour objectif de lutter contre les discriminations. Notamment le body shaming, le racisme ou l’homophobie, en créant des communautés soudées, instruites et prêtes à se défendre en prenant la parole.
Apprendre à mieux utiliser ce réseau social
Il existe des publications proposées automatiquement à un « instagrameur ». Elles sont déterminées par un algorithme qui a pour objectif promouvoir un contenu similaire à celui recherché par la personne. Par exemple, si nous sommes abonnés à du contenu culinaire, notre page découverte nous proposera des publications sur ce thème. La même logique s’appliquera avec les profils des personnes que nous suivons.
En plus de prendre du recul sur le monde virtuel, il est pertinent de suivre, regarder ou liker uniquement des contenus adaptés à nos envies et surtout en accord avec ce que nous attendons de ce réseau.
Il est pertinent de nous poser la question « quel contenu je souhaite consommer sur Instagram ? » et de faire des recherches en conséquence. L’application peut être source d’inspiration et de créativité, il nous suffit de bien sélectionner les personnes que nous souhaitons voir et suivre régulièrement. Si un contenu nous stresse ou provoque un mal-être, n’hésitons pas à bloquer ces publications afin de nous préserver.
Pour conclure, Instagram n’est pas notre ami. C’est un réseau social avec des utilisateurs qui peuvent devenir nos meilleurs amis comme nos pires ennemis. Tout dépend de notre manière de l’utiliser. Il est également important de se souvenir que les réseaux sociaux ne sont que des outils à notre service et leurs fruits peuvent représenter nos fanstames, nos idéaux, nos frustrations… Enfin, d’après plusieurs études (7), il est primordial de ne pas dépasser deux heures par jour sur l’intégralité des réseaux afin de préserver notre psyché et notre capacité de concentration. Mais comment font les community manager pour préserver leur bien-être ? Voici ci-dessous quelques éléments de réponse sur ces hyperconnectés(8)
Nos sources
(2). https://www.iberdrola.com/talent/generation-x-y-z
(5). https://ohtasri.com/seo/quels-sont-les-profils-de-consommateurs-en-france/
(6). https://blog.digimind.com/fr/agences/instagram-chiffres-incontournables-2020-france-et-monde#France
(8). https://www.agorapulse.com/fr/blog/bien-etre-professionnel/
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